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Condamnation d'une donation-cession démembrée assortie d'une convention de quasi-usufruit conclue postérieurement sur le terrain de l'abus de droit

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Condamnation d'une donation-cession démembrée assortie d'une convention de quasi-usufruit conclue postérieurement sur le terrain de l'abus de droit 04 Février 2016 Droit fiscal
Condamnation d'une donation-cession démembrée assortie d'une convention de quasi-usufruit conclue postérieurement sur le terrain de l'abus de droit

Le Conseil d'Etat, dans son arrêt n°374440 du 14 octobre 2015, condamne la pratique de la remise de l'intégralité du prix à l'usufruitier en vertu d'une convention de quasi-usufruit conclue postérieurement à la cession des actions à titre onéreux par le donateur (usufruitier) et donataire (nu-propriétaire), elle-même intervenue après la donation démembrée des titres cédés et en violation de celle-ci.

Cette condamnation a été faite sur le terrain de l'abus de droit, en raison de la fictivité de l'acte puisque le donateur ne s'est pas dépouillé irrévocablement en vertu de la donation. Ce qui a eu pour effet, de remettre en cause l'effacement partiel de la plus-value suite à la donation en nue-propriété des actions outre les pénalités propres à l'abus de droit qui se sont ajoutées.

Dans cette affaire, la fictivité de l'acte a été révélée par le fait que la convention de quasi-usufruit est venue violer les dispositions de la donation qui prévoyaient non seulement une obligation d'aliéner à première demande du donateur, mais aussi, une obligation de remploi du prix de vente dans les titres eux-mêmes démembrés, qui n'a pas été respectée.

On notera qu'une convention de quasi-usufruit insérée ab initio dans l'acte de donation paraît possible (en ce sens CAA Lyon, 16 décembre 2014, n°13LY0119) dès lors que celle-ci ne vient pas violer une obligation de remploi prévue dans la donation.

A consulter également dans nos Acutalités :

La pratique des donations des titres de société suivie d'une cession validée par le Conseil d'Etat à certaines conditions?

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